Agriculture : l’emploi est dans certains prés



Pour les jeunes comme pour les adultes, les métiers de l’agriculture peuvent être un moyen de concilier nature et culture.

Aujourd’hui, ce sont quelques niches d’emploi qui recrutent essentiellement, et dans tous les cas des personnes qualifiées. Les principaux domaines sont la vitiviniculture, le maraîchage, l’élevage, les grandes cultures et l’agro-équipement.

Pour demain, les perspectives d’emploi en agriculture sont bonnes. Venez conforter vos projets en direct sur le Salon de l’agriculture du 27 février au 6 mars 2016 à Paris.


En France, aujourd’hui, la tendance est à la diminution des actifs agricoles et à la baisse du nombre des exploitations qui sont 515 000. (Source Insee)

Pour favoriser la compétitivité, des salariés qualifiés sont de plus en plus recherchés. Dans ce contexte, la main d’œuvre familiale diminue. A minima, le chef d’exploitation forme un binôme avec un salarié.

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Aujourd’hui, des groupements d’employeurs, souvent créés pour mettre en œuvre des services de remplacement et améliorer les conditions de travail des exploitants, ainsi que des coopératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA) induisent de nouvelles organisations du travail. Par exemple, depuis 2004, l’emploi dans les groupements d’employeurs a augmenté de près de 20 %.

Les services de remplacement sont dirigés par des agriculteurs bénévoles. Ils ont pour vocation de remplacer les exploitants agricoles qui quittent momentanément leur exploitation. Dès lors, l’agent de remplacement intervient sur des types d’exploitations très variés, pour des durées changeantes et pour des activités différentes. http://www.servicederemplacement.fr/

En 2014, 1 165 000 salariés ont été employés en agriculture :

  • exploitations de production agricole ;
  • entreprises de prestation de services agricoles et ruraux ;
  • entreprises forestières ;
  • entreprises du paysage.

A cela, 854 000 contrats saisonniers s’ajoutent.

Finalement, ce sont plus de 50 000 salariés permanents recrutés chaque année en agriculture dont 35 000 exclusivement sur les exploitations de production agricole.

Un besoin de salariés qualifiés

L’agriculture regroupe 90 métiers : agent de culture, maître de chai, paysagiste d’intérieur, responsable d’exploitation, conducteur d’engins, contrôleur laitier…

Les titulaires d’un bac pro de l’enseignement agricole sont deux fois moins touchés par le chômage que les autres bacheliers (6 %).

73 % des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur agricole (à partir de la licence) travaillent six mois seulement après la fin de leurs études.

La vitiviniculture : une des voies privilégiées de la reconversion professionnelle

L’organisation du secteur de la vitiviniculture évolue elle aussi. Les viticulteurs sont de plus en plus occupés par la gestion de l’entreprise et la commercialisation des vins. Ils recherchent donc des salariés qui sachent travailler la vigne : taille, palissage, par exemple. Ces salariés doivent aussi savoir conduire et utiliser le matériel, de plus en plus complexe : tracteur-enjambeurs et machines à vendanger, par exemple. Sur les exploitations souvent petites, ils recherchent des agents tractoristes en viticulture autonomes et qualifiées.

Le maraîchage : une variété d’emplois

Avec 30 800 exploitations légumières, le maraîchage regroupe 200 000 emplois dont 22 000 emplois permanents.
Les exploitations recherchent des agents de cultures légumières et fruitières qualifiés.

Elles manquent aussi de chefs de culture sous serre ou de plein champ.

Environ un tiers des offres issues de Pôle emploi ne trouvent pas de candidats par manque de profils adéquats.

A la recherche de conducteurs d’engins agricoles

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En France, les céréales couvrent plus du tiers de la superficie agricole utilisée. En dix ans, la surface moyenne de ces exploitations a progressé de plus de 20 %, pour atteindre 76 hectares. Avec l’augmentation des surfaces, des besoins en nouvelles compétences notamment en agronomie et en machinisme naissent.
Des emplois de conducteur d’engins agricoles sont ainsi à pourvoir.

Les spécialistes des engins agricoles sont aussi sollicités par l’agro-équipement. Plus globalement, dans le secteur des machines, 5 000 emplois sont à pourvoir dont 90 % de CDI.

Les métiers de l’agro-équipement concernent autant la construction, le développement, la commercialisation, l’utilisation et la maintenance des machines.

Les profils recherchés sont de plus en plus qualifiés. Les employeurs recrutent parfois directement dans les centres de formation.

Les employeurs sont généralement des entreprises de travaux agricoles (ETA), des coopératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA), des exploitations agricoles, les constructeurs et les concessionnaires de matériel agricole.

L’élevage, un secteur dynamique

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Le secteur de l’élevage est une des composantes essentielles du dynamisme des territoires ruraux et de l’économie locale, qu’il soit bovin, caprin, ovin, porcin, de volailles et de lapins. Il a enregistré une hausse du nombre de ses salariés de plus de 50 % en dix ans et emploie l’équivalent de 450 000 personnes. Ces augmentations sont dues aux nombreux départs en retraite des chefs d’entreprise agricole, à l’agrandissement des exploitations en lien avec la fin des quotas laitiers, à la recherche de l’efficacité économique, la robotique, l’attractivité de la filière… Il est déterminant en régions Pays de la Loire et Bretagne.

Deux catégories d’emplois sont en recherche de personnes qualifiées :

Le besoin de qualification s’explique par les contraintes environnementales, la mise aux normes, la qualité et la traçabilité des produits, le bien-être des animaux et la sécurité alimentaire.

Des conseils pratiques pour trouver un emploi dans l’agriculture

Que vous soyez jeune ou adulte, si vous souhaitez tester un métier agricole et donc valider votre projet de travailler et de vous former dans l’agriculture, ADEMA (Accès des demandeurs d’emploi aux métiers agricoles) est fait pour vous.

La découverte se déroule en 3 étapes :

  • une formation de 5 jours en centre qui est gratuite ;
  • un stage de 3 semaines dans une exploitation ;
  • bilan en centre de formation de deux jours.

Généralement, les agriculteurs recrutent par le bouche à oreille (37 %) et les relations professionnelles (25 %) . Pôle emploi (14 %) et le service emploi de l’ANEFA (7 %) représentent les autres principaux canaux de recrutement.

Selon les filières de production, certaines expériences sont plus à valoriser que d’autres sur un CV.

Une première expérience dans le domaine de la production agricole est souvent nécessaire. Il ne faut donc pas négliger les expériences vécues lors de jobs d’été ou les stages.

Dans certains secteurs tels que le maraîchage et les cultures fruitières, le travail en équipe, la dextérité et le rythme de travail peuvent être mis en avant. La ponctualité est une des qualités à mentionner.

Dans l’élevage, ce sont les expériences en lien avec les animaux qui sont primordiales.

Pour la conduite, ce sont celles avec les machines.

Dans la lettre de motivation, il est indispensable d’expliquer quel est votre intérêt pour le métier : travail varié, en général à l’extérieur, au rythme des saisons…

Il est aussi important de préciser votre motivation pour l’apprentissage du métier car les techniques évoluent très rapidement dans ces métiers qui deviennent technologiques. En effet, électronique embarquée, robots de traite, drones… sont parties prenantes de l’agriculture d’aujourd’hui.

Si vous cherchez à encadrer des saisonniers, l’esprit d’initiative et le sens des responsabilités doivent être précisés.
Pour la culture et l’élevage, le sens de l’observation est essentiel.

Si vous possédez des notions de bricolage, n’hésitez pas à les mentionner car les recruteurs y voient un intérêt pour l’entretien des bâtiments de ferme. Dans ce cas, il est important de préciser s’il s’agit de maçonnerie, menuiserie, soudure…

Si vous pratiquez un sport mécanique, il est judicieux là aussi de l’indiquer puisque les employeurs peuvent y voir un atout pour la réparation de certains matériels.

Quoi qu’il en soit, être véhiculé est souvent un atout du fait de l’éloignement des exploitations des transports en commun.

Synthèse réalisée par Centre Inffo, février 2016.


Sources

  • Dossier de presse de l’ANEFA, Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture, février 2016 http://anefa.org

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