Près d’un million de personnes travaillent dans l’agriculture, comme salarié ou chef d’exploitation. Avec 13 filières, l’agriculture propose un éventail de métiers très diversifiés.
Découvrez les témoignages d’agriculteurs passionnés de gastronomie.
Gilles Granier, oléiculteur, à Estézargues (Gard)
Votre parcours est atypique pour un oléiculteur, non ?
En effet, je me destinais à la pharmacie. J’ai cependant consacré mon travail de thèse sur « les principes d’obtention d’une huile d’olive de hautes qualités organoleptiques et nutritionnelles ». Aujourd’hui, je travaille sur l’exploitation familiale, une exploitation vieille de plusieurs générations.
Quels sont vos secrets de fabrication ?
Sur les 10 ha d’oliviers, nous avons la particularité de posséder de vieux arbres. Nous exploitons leur potentiel qualitatif selon les principes qualités que j’ai défini dans ma thèse : nos oliviers sont cultivés selon les méthodes de l’agriculture raisonnée, les olives sont récoltées à la main avec des paniers en osiers... L’application de ces méthodes nous a permis de remporter de nombreux prix.
Et pour le travail, comment vous organisez-vous ?
Nous employons 12 salariés en CDI. Entre la récolte des olives, du 1er octobre au 15 décembre, la taille des oliviers puis le travail sur les vignes, les cerisiers et les abricotiers de l’exploitation, ils sont occupés à plein temps.
En savoir plus sur www.moulin-pierredon.com
Consultez la fiche métier du chef de culture arboricole
Marion Bouscault, responsable de production de caviar, Le Teich (Gironde)
En quoi consiste votre travail ?
J’interviens à la fin du cycle d’élevage des femelles esturgeon. Une fois pêchées et leurs œufs récoltés, je prépare l’assemblage des lots au laboratoire, selon différents critères : taille, couleur, goût, texture... Mon équipe intervient ensuite.
Quelles sont les différentes étapes de préparation du caviar ?
Nettoyage des œufs, tamisage, écrémage, salage... puis empotage. Je supervise l’ensemble de ces opérations délicates. Tout doit être fait dans la journée. Une fois en pot, le caviar va pouvoir évoluer jusqu’à maturation.
Quels sont les débouchés de ce produit d’exception ?
40 % du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé à l’export. Nos clients français sont essentiellement des grossistes, mais aussi des restaurateurs ou épiciers fins.
Vous destiniez-vous à un travail de laboratoire ?
Je souhaitais faire de la recherche océanique. J’ai donc passé un Bac Sciences et technologies de laboratoire, puis j’ai poursuivi par un BTS Aquaculture. Ce sont mes stages qui m’ont amenés à la Société l’Estur-
geonnière. Après 7 années dans la partie élevage, je suis devenue la responsable de la partie production de caviar.
En savoir plus sur : www.lesturgeonniere.com
Consultez la fiche métier de responsable d’élevage piscicole
Patrice Hugues-Beguet, viticulteur, Mesnay (Jura)
C’est votre passion pour les vins qui a dicté votre reconversion ?
Oui. Titulaire d’un DESS de Mathématiques appliquées, je me suis installé viticulteur, en 2009, après avoir obtenu un BPREA Viticulture Œnologie puis, un Diplôme national d’œnologie. Aujourd’hui, avec ma femme, nous exploitons 4 ha de vignes en Agriculture Biologique, toutes en appel- lation AOC Arbois.
Produire du vin de paille, en quoi est-ce différent ?
Nous produisons 300 bouteilles de vin de paille par an. Produire ce vin est un investissement personnel qui commence dès la vendange : avec des amis connaisseurs, nous passons, plusieurs fois dans les vignes, pour choisir des grappes où les raisins ne se touchent pas et des grappes très saines. Les raisins sont alors séchés sur des cagettes en bois. Je les trie tous les 15 jours. Ensuite, je les presse plusieurs fois manuellement, pour extraire le précieux jus. Enfin, je surveille le bon déroulement de la fermentation alcoolique jusqu’aux 14° requis.
C’est donc beaucoup de travail...
Il faut le reconnaître, mais ma plus belle récompense est de voir les clients totalement séduits par ce vin unique. Un vin qui aura développé des arômes de fruits confits, de miel ou d’orange confite
durant les trois années de vieillissement
obligatoire.
En savoir plus sur www.hughesbeguet.com
Consultez la fiche métier de directeur d’exploitation viticole
Cendrine Chantepie, agent d’élevage caprin, Cazillac (Lot)
Avez-vous un parcours scolaire axé sur les chèvres ?
Les chèvres m’ont toujours passionnée. J’ai donc passé un Bac Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant. J’ai poursuivi avec un BTS Productions animales que j’ai complété par une spécialisation en élevage caprin.
Vous êtes salarié d’une chèvrerie - fromagerie ?
Je suis en CDI dans une exploitation de 270 chèvres. L’exploitation produit annuellement 630 000 fromages Rocamadour AOC. L’exploitation est également sous cahier des charges Agriculture Biologique, un choix de mon patron pour ses chèvres. Elles peuvent ainsi paître dans les prés et les bois alentours, et sont soignées par des méthodes douces.
Quel est votre quotidien ?
Je commence mes journées soit par les soins aux chèvres : paillage de la chèvrerie, alimentation en foin... soit par la traite. Avec la préparation, puis le nettoyage, il faut compter 2h pour la traite. J’enchaîne ensuite à la fromagerie. Chaque jour, il faut décailler le lait, mouler, retourner, puis emballer les fromages. Je suis également salariée d’une autre exploitation de chèvres et là, je fais les marchés. C’est très motivant. Je suis ainsi l’élaboration
du produit de A à Z.

En savoir plus sur www.leboisdamalthee.fr
Consultez la fiche métier de l’agent d’élevage caprin
Ces témoignages sont extraits de la revue Anefa Mag n°11.
Retrouvez d’autres témoignages en consultant le magazine en ligne sur anefa.org
Qu’est-ce que l’ANEFA ?
L’Association Nationale Emploi Formation en Agriculture (ANEFA) est un outil des partenaires sociaux de l’agriculture. La force de son réseau de proximité (44 antennes régionales et départementales), lui permet de :
promouvoir la diversité des formations et des métiers de l’agriculture ;
favoriser le développement de l’emploi agricole.
L’ANEFA édite un Guide des métiers de l’agriculture et propose annuellement près de 7 000 offres d’emploi en production agricole. http://anefa.org/