1 – Points de repère
Les 20 métiers présentés dans le tableau ci-après offriraient le plus grand nombre de postes à pourvoir entre 2010 et 2020. Ces débouchés, intéressant en particulier l’insertion professionnelle, résultent, sauf exception, d’un grand nombre de départs en fin de carrière auquel s’ajoute un certain volume de création d’emploi.
D’ici 2020, les départs en fin de carrière devraient atteindre près de 6 millions, soit 600 000 par an en moyenne (contre environ 530 000 sur la période 2001-2010).
Le niveau des créations d’emploi, environ 150 000 par an en moyenne, serait proche du niveau atteint sur la période 2005-2010. Sur les 1,5 million d’emplois supplémentaires attendus d’ici 2020, plus de 550 000 seraient des emplois de cadres, 440 000 des professions intermédiaires et 260 000 des métiers d’employés peu qualifiés. Les familles professionnelles d’employés qualifiés, d’ouvriers ou d’indépendants, qui rassemblent en 2010 près de la moitié des emplois (48 %), n’en gagneraient au total que 200 000 en dix ans.
Au final, sur la période 2010-2020, en additionnant les départs en fin de carrière et les créations nettes d’emploi, le nombre annuel de postes à pourvoir avoisinerait 750 000 par an, dont 80 % seraient consécutifs à des départs en fin de carrière.
Certains métiers conjugueront de fortes créations d’emploi et des départs en fin de carrière conséquents, notamment les métiers d’assistance aux personnes, ce qui amènera de nombreux postes à pourvoir. D’autres, au contraire, pourraient connaître des pertes d’emploi, conjugués à des départs en fin de carrière plus ou moins importants : ouvriers de l’industrie, agriculteurs ou employés administratifs de la fonction publique.
2 – Évolutions et perspectives pour les métiers
Les opportunités d’emploi varient selon le niveau de qualification des métiers, la dynamique du secteur d’activité et la pyramide des âges.
Fortes créations d’emploi dans les métiers hautement qualifiés
Certains métiers devraient voir leur effectif augmenter : cadres des services administratifs, comptables et financiers, de la banque et des assurances, cadres administratifs de la fonction publique, dirigeants d’entreprise, car ils conjuguent création d’emplois et nombreux départs en fin de carrière.
D’autres métiers recruteront d’avantage de jeunes diplômés : ingénieurs informatique, personnel d’étude et de recherche, cadres techniques de l’industrie. Pour ces métiers, les départs en fin de carrière seront proportionnellement moins nombreux mais l’emploi pourrait être porté par une dynamique des secteurs : nouvelles technologies, recherche et développement, pharmacie, aéronautique...
Avec des départs en fin de carrière encore plus limités, les métiers de l’information et de la communication, des arts et spectacles pourraient être soutenus par l’essor du multimédia et des activités audiovisuelles.
Les cadres commerciaux, les architectes et cadres du bâtiment pourraient également bénéficier d’une bonne dynamique de secteur.
Forte dynamique des métiers de soins et d’aide aux personnes
L’ensemble des professions de soins et d’aide aux personnes fragiles devraient également bénéficier
d’une forte dynamique de l’emploi, à l’exception des médecins. Aides à domicile, aides-soignants et infirmiers figureraient ainsi parmi les métiers qui gagneraient le plus d’emplois à l’horizon 2020, avec près de 35 000 créations nettes en moyenne par an, pour répondre aux besoins d’accompagnement de la dépendance, le développement de la médecine ambulatoire, le maintien à domicile des personnes âgées...
Le nombre d’assistantes maternelles devrait également augmenter.
Développement des métiers qualifiés du bâtiment et de la logistique
Les créations d’emploi devraient être importantes pour les cadres et agents d’exploitation
des transports et de la logistique, avec des départs en fin de carrière nombreux, dans un contexte de développement des transports collectifs et services logistiques et pour répondre aux attentes environnementales.
De même, les ouvriers qualifiés, techniciens et agents de maîtrise du bâtiment devraient bénéficier de créations d’emploi. Ces créations seraient favorisées notamment par :
- la rénovation du parc de logements et son adaptation au vieillissement de la population et à la dépendance ;
- le développement des normes réglementaires et environnementales.
De nombreux postes pour les employés de maison, agents d’entretien ou conducteurs de véhicules
Les métiers d’employés de maison et d’agents d’entretien où la moyenne d’âge est élevée (la moitié des employés de maison a plus de 48 ans) compteront une proportion importante de postes à pourvoir pour pallier les cessations d’activité. Les techniciens des banques et assurances et les conducteurs de véhicules devraient être dans une configuration proche.
Le volume de postes à pourvoir sera d’autant plus nombreux que les effectifs de ces secteurs sont importants.
Le remplacement des départs en fin de carrière devrait également profiter aux métiers d’enseignants.
Des créations d’emploi supérieures à la moyenne pour les vendeurs et attachés commerciaux et les métiers de l’hôtellerie et de la restauration
Les départs en fin de carrière seront limités dans certains métiers recrutant de nombreux jeunes comme les vendeurs et attachés commerciaux, les cuisiniers et employés de l’hôtellerie et de la restauration, les coiffeurs et esthéticiens ou les métiers de l’animation culturelle et sportive.
Ces métiers devraient néanmoins continuer à bénéficier des nouveaux modes de consommation privilégiant le bien-être et les loisirs ; le rythme des créations d’emploi y resterait donc relativement soutenu.
Des pertes d’emploi pour les ouvriers de l’industrie moins fortes que par le passé
Dans certains métiers d’ouvriers (de la mécanique, de l’électricité-électronique, du textile-habillement, des industries graphiques), l’emploi continuerait à se replier à un rythme cependant inférieur aux tendances observées dans les années 2000, dans un contexte de ralentissement supposé de la désindustrialisation. D’autres métiers d’ouvriers industriels devraient bénéficier de faibles créations d’emploi (ouvriers des industries de process, notamment dans l’agroalimentaire).
Les professions intermédiaires devraient profiter d’une dynamique d’emploi plus favorable que les ouvriers. Les techniciens de la maintenance notamment devraient bénéficier de créations d’emploi pour assurer la maintenance d’équipements industriels ou non industriels toujours plus élaborés.
Importants départs en fin de carrière associés à des pertes d’emploi pour les employés administratifs, militaires, policiers, pompiers et agriculteurs
Pour les fonctions administratives, le développement continu des technologies numériques et des organisations du travail devraient, comme par le passé, contribuer à comprimer l’emploi des secrétaires, secrétaires de direction ou employés de la banque et des assurances.
Les effectifs de techniciens des services administratifs, comptables et financiers continueraient pour leur part d’augmenter.
Dans l’administration publique, les employés comme les professions intermédiaires devraient subir des réductions d’effectifs dans un contexte budgétaire plus contraint que sur la précédente décennie. Ces deux familles professionnelles pourraient au total perdre plus de 100 000 emplois sur les dix prochaines années.
Les effectifs regroupés de militaires, policiers et pompiers devraient également baisser entre 2010 et 2020.
Enfin, les agriculteurs, éleveurs ou sylviculteurs connaîtront d’importants flux de départs en fin de carrière qui ne seront pas compensés à l’identique par l’installation de jeunes exploitants ou l’embauche de nouveaux salariés.
Part croissante des cadres et des femmes
Enfin, dans la plupart des secteurs d’activité, la part des cadres et celle des femmes devraient continuer de croître...
1- Deux conditions : un contexte de croissance de la population active et un taux de croissance annuel moyen du PIB de 1,9 %.
Synthèse réalisée par Centre Inffo, janvier 2013.
Sources
[PDF] Les métiers en 2020
Aller plus loin :
Dares : rubrique Etudes, recherches, statistiques
Centre d’analyse stratégique