Les succès sont faits d’échecs. Ce parcours m’a permis de découvrir ma passion !
Quand elle est entrée chez Carrefour, voici six ans, Adeline Roussel voyait son travail de vendeuse de fromages à la coupe comme un “boulot alimentaire”. Le temps de mettre de l’argent de côté pour partir vivre en Australie ! Mais le temporaire s’est prolongé, et Adeline s’est prise de passion pour le fromage. “Pour pouvoir renseigner les clients, je faisais des recherches”, raconte-t-elle.
L’idée de passer à la production fait son chemin. Elle commence par regarder les différentes offres d’emploi, et se renseigne auprès de fromagers, qu’elle va rencontrer dans le Cantal, le Doubs, ou encore le Grand Est, elle qui travaille pourtant à Créteil. “Entre la vente et la production, il y a un monde, observe-t-elle, et je voulais être sûre que c’était ce que je voulais faire.”
Une formation en un an
Bien qu’aucun diplôme ne soit requis pour se lancer, les professionnels du secteur lui conseillent de suivre une formation. Parmi celles recommandées fréquemment : le BTSA de l’Énil de Mamirolle, cité également dans les offres d’emploi. “Contrairement aux autres BTS, celui-ci se fait en un an, précise Adeline. J’ai bientôt 30 ans, je n’avais pas forcément envie d’une formation plus longue. Et celle-ci me permet de garder mon CDI, mon salaire, parmi d’autres avantages.” Titulaire d’un bac STG, Adeline a donc monté son dossier, et a commencé sa formation par un stage de six semaines, dans une ferme en Haute-Saône, à l’été 2019.
Bientôt au Népal ?
Depuis, elle suit les cours de l’Énil. “Nous sommes six adultes en reconversion, on s’entraide beaucoup.” Comté, yaourts, pâtes molles, glace, mozzarella… Elle touche à tous les processus de fabrication. Même si son produit de prédilection reste le fromage de chèvre, elle est curieuse de découvrir différents produits laitiers.
L’appel du voyage résonne encore en elle, et elle compte bien, cette fois-ci, y répondre. Après sa formation, elle espère enchaîner des contrats, un peu partout en France, mais aussi à l’étranger : “La réputation des Français dans le domaine du fromage est connue dans le monde entier. J’ai vu des offres jusqu’au Népal !”, s’enthousiasme-t-elle. “Les succès sont faits d’échecs, conclut-elle, et avoir prolongé mon boulot alimentaire censé être temporaire m’a permis de découvrir ma passion !”