Quand on lui demande si elle se reconnaît dans la catégorie qu’elle a remportée – le trophée Passion’Elle, qui récompense une femme qui sait ce qu’elle veut, s’y tient et ne lâche rien -, Denitsa Hristova s’esclaffe : « C’est tout moi ! » Et de fait, ce qu’elle veut, aussi loin qu’elle s’en souvienne, c’est travailler de ses mains. « Dans ma famille, tout le monde est ouvrier », raconte-t-elle, « mon grand-père était plombier, mon père électricien, j’ai grandi au milieu des outils et toujours aimé aider mes parents ! » Passionnée par le travail manuel, elle s’oriente en Bulgarie vers un cursus d’ingénieure en mécanique et commence par travailler comme vendeuse de pièces détachées automobile puis réceptionnaire.
Passion et persévérance
Lorsqu’elle interrompt ses études en troisième année pour venir en France, l’avenir est à reconstruire. Installée dans le Val-d’Oise et suivie par la Mission locale de Taverny, elle s’engage dans l’apprentissage du français puis intègre l’École de la deuxième chance de Cergy (95) pour préparer son nouveau projet. D’abord tentée par le métier de monitrice d’auto-école, elle change d’avis après quelques stages et repense à la mécanique automobile. Inscrite en CAP au Gréta du Val-d’Oise, elle confirme son projet et découvre lors de ses stages que l’avenir est au véhicule hybride et électrique.
Souhaitant approfondir ses connaissances, le moment est venu de montrer qu’elle sait aussi s’y tenir et ne rien lâcher… : l’occasion lui est donnée lorsqu’elle intègre avec quelques semaines de retard une formation de technicienne électromécanicienne automobile à l’Afpa de Saint-Ouen-l’Aumône. Elle s’accroche, se met rapidement à niveau et apparaît vite, dixit son formateur, comme une « vraie passionnée de mécanique ». Un avis partagé par les deux garages où elle vient d’effectuer ses premiers stages, qui lui ont chacun proposé de l’embaucher.
Graine de star
En attendant de décrocher son diplôme, elle peut déjà se réjouir de son trophée Passion’Elle : « Mes parents, mes amis, mon formateur, … tout le monde est fier ! » Seule femme de sa promotion, elle dit avoir été bien accueillie. « Il peut y avoir un peu de méfiance mais les gens commencent à comprendre que le métier est plus technique que physique : pour trouver une panne, il faut savoir observer, analyser et réfléchir, chaque jour est différent », apprécie-t-elle. Et si certaines pièces peuvent être lourdes à manipuler, ses vidéos Tik Tok – 27 000 abonnés et près d’un million de vues à l’un de ses posts ! — montrent qu’un peu d’astuce vaut bien des biceps : Rouler des mécaniques, c’est has been…
TikTok de Denitsa
denitsa.h
BIO EXPRESS
2021
- Titre professionnel de technicienne électromécanicienne automobile2019
- CAP maintenance des véhicules option A (véhicule particulier)2015-2017
- Cursus bulgare d’ingénieure en mécanique (interrompu en 3e année)