L’édition ? “Peu de postes, des salaires modestes”, annonce l’Onisep. Malgré tout, le secteur “continue d’attirer de nombreux passionnés, de plus en plus diplômés”. Comment, dans ses conditions, sortir du lot ? La réponse d’Élise Courtot apporte une nouvelle preuve du bien-fondé de l’alternance. Dans un joli démenti à ceux qui pensent qu’une carrière dans la culture suppose d’avoir grandi rue de Valois, à Paris, Élise Courtot oppose un parcours on ne peut plus démocratique. L’enfance ? “Je n’ai pas baigné dans les livres.” Scolarité ? Filière économique et sociale, dans un lycée qu’elle qualifie elle-même et sans état d’âme, “de province”. Vocation ? Le goût de la lecture a commencé au lycée, l’envie de travailler dans l’édition a émergé en licence d’histoire de l’art. Manière de dire que si le projet n’a rien de tardif, il n’était pas non plus inscrit sur le berceau.
De la découverte...
De son passage en licence universitaire, Élise Courtot garde le souvenir d’avoir été insuffisamment sollicitée. “Quinze heures par semaine, on ne travaillait pas assez ! Je voulais un cursus qui me forme au contact de la réalité du terrain.” D’où une poursuite d’études en DUT Métiers du livre, qui lui fournit l’occasion d’aborder les trois spécialités du secteur : librairie, bibliothèque et édition. C’est dans cette dernière qu’elle choisit d’effectuer son stage de deuxième année, au sein d’une petite maison. Parfait pour “toucher à tout”, en tant qu’assistante éditoriale. Puis vient une licence pro et un stage de six mois chez Actes Sud. Changement d’échelle et découverte d’un poste beaucoup plus spécialisé : attachée de presse. Le catalogue la passionne, sa fonction, moins.
"Après deux ans d’apprentissage, j’étais prête"
... à la formation
Élise Courtot comprend qu’une insertion de qualité passe par un master. Direction la capitale et candidatures à Paris-XIII Villetaneuse, le Graal, et Paris-X, à Saint-Cloud. Retenue à Paris-XIII en formation initiale, elle fait le choix de Paris-X qui la sélectionne pour sa filière en apprentissage. “J’en avais besoin pour financer ma vie parisienne et je savais qu’il était très compliqué de s’insérer dans le secteur.”
Verdict ? “Je suis complètement satisfaite.” Sa chance est d’avoir bénéficié d’une très bonne maître d’apprentissage. “À la fin des deux ans, j’étais prête à devenir une vraie professionnelle.” Elle n’aura d’ailleurs, au lendemain de la fin de son apprentissage, qu’à franchir un étage du groupe Éditis pour signer son contrat avec les éditions Robert Laffont.
Aujourd’hui elle-même assistée d’une apprentie, elle se souvient que certains de ses camarades n’ont pas eu sa chance et s’attache au respect des règles du jeu : “Je suis très sensible à ses missions, à ses horaires et au respect de ses droits.” Il ne s’agit ni de mettre une pression énorme, ni de provoquer l’ennui en ne confiant aucune responsabilité. Dans les conditions de cet équilibre, l’apprentissage est, assurément, une belle expérience.
Nicolas Deguerry, Centre Inffo
BIO
2011
Licence 1 Histoire de l’art (Bordeaux-III)
2012
Licence 1 Lettres modernes (Bordeaux-III)
2014
DUT Métiers du livre (Aix-en-Provence)
2015
Licence professionnelle Édition (Aix-en-Provence)
2017
Master Édition en apprentissage (Paris-X à Saint-Cloud)