Depuis quand êtes-vous formateur
Je suis un ancien professionnel de l’automobile.
Après avoir obtenu mon CAP, j’ai passé un Bac professionnel puis un diplôme de technicien au sein d’un grand constructeur automobile. J’ai travaillé pendant 20 ans dans un atelier, puis en 2007 je suis devenu formateur.
Pourquoi avoir choisi ce secteur ?
Tout d’abord, par passion de la mécanique. Ma passion c’est de comprendre comment ça fonctionne. J’ai aussi choisi l’automobile, car il y a 20 ans, c’était un secteur riche et porteur. Je ne me voyais pas faire autre chose.
J’ai eu la chance d’être bien formé par des gens qui connaissent le métier et de pouvoir évoluer rapidement. Puis au bout de 20 ans, j’ai voulu transmettre cette passion aux jeunes. Aujourd’hui, lorsque je fais une plaquette de frein, je le fais toujours avec passion. C’est important pour la formation, pour que les jeunes voient que 20 ans après, ce métier reste passionnant.
Que pensez-vous de l’apprentissage ?
Je pense qu’un métier manuel ne peut s’apprendre qu’avec l’enseignement d’un professionnel.
La voie de l’apprentissage pour les jeunes, leur permet d’appréhender concrètement le métier. C’est une formation qui est très complémentaire, car les jeunes sont une partie en centre de formation avec d’anciens professionnels et une autre partie dans l’entreprise avec un vrai professionnel en activité où ils seront confronter à toutes les contraintes économiques. Pour moi, c’est le meilleur moyen d’apprendre un métier manuel qui vise l’acquisition de savoir-faire.
Est-ce qu’il est plus difficile aujourd’hui d’intégrer le monde du travail qu’il y a 10 ans ?
Oui, c’est un peu plus difficile. Aujourd’hui, les employeurs sont plus frileux pour embaucher des apprentis : par exemple pour le Bac professionnel ils doivent s’engager sur 3 ans au lieu de 2 ans auparavant. Mais l’activité reprend.
Avec le recul que j’ai aujourd’hui, depuis 2007, 70 à 80 % des jeunes qui sont sortis du CQP TEAVA (Technicien expert après-vente automobile) à l’Aforpa sont des techniciens en activité. Ce CQP est une vraie réussite.
Il y a des jeunes qui passent me voir de temps en temps, qui sont rentrés en CPA (classe de préparation à l’apprentissage,) qui ont suivi tout le parcours de formation au sein de l’Aforpa (CAP, Bac Professionnel, CQP) et qui sont aujourd’hui très bien intégrés au sein de leur employeur, ils sont techniciens au sein de grandes marques de constructeur. Quand je vois ces jeunes, je me dis qu’on a réussi.
Un conseil pour réussir dans ce secteur ?
Il faut être patient. L’activité est plutôt sur une pente ascendante en ce moment.
On ne peut pas tout de suite devenir un technicien, il faut capitaliser les bases et c’est pour cela qu’il existe, le CAP, le Bac professionnel et tous les CQP, comme le CQP TEAVA ici. On ne peut pas devenir un technicien avant de devenir un bon mécanicien. J’insiste sur le fait d’être patient et de ne pas sauter d’étape.
Il faut aussi être passionné, il faut que le jeune trouve vraiment un intérêt dans ce métier.
Ces métiers sont complexes avec notamment des contraintes d’horaires.
Grâce à l’apprentissage, le jeune est positionné tout de suite dans le milieu où il va évoluer dans les prochaines années. Donc, il va voir de suite les contraintes et peut décider s’il souhaite rester ou non.
- L’Aforpa (Association Régionale pour la Formation Professionnelle Automobile), dispose de plusieurs centres de formation et a pour objectif de développer la formation professionnelle initiale dans les entreprises du secteur de l’automobile de la Région Ile-de-France. Présente sur 6 sites franciliens, découvrez les formations proposées du CAP au BTS sur le site de l’Aforpa.
- Plus d’information sur le métier de technicien automobile.
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