Je voulais changer de vie
"Il y a moins d’un an, je ne savais pas ce que j’allais faire de ma vie. Maintenant, je sais." Le propos n’est pas celui d’un décrocheur, mais d’un jeune homme qui a cherché son orientation à tâtons, par la formation et le travail.
Dans le sillage de ses deux frères, Yann Pedimina a d’abord opté pour une carrière d’électricien, avant de se réorienter vers le secteur de la logistique. Devenu préparateur de commande, il exerce la fonction de cariste et apprécie le changement. Mais peu à peu, émerge le sentiment d’être “plutôt fait pour un métier manuel”.
L’opportunité d’une nouvelle reconversion viendra d’un SMS adressé par Manpower, contrat d’apprentissage à la clé : “Vous voulez travailler à 40 ou 50 mètres en hauteur ? Super proposition de mission de technicien GSM/Télécom en CDI.” Tout juste intrigué, Yann Pedimina commence par ignorer ce message, avant d’en recevoir un second quatre jours plus tard : “Manpower Lyon recherche des techniciens GSM, mission à Jonas (69). Permis B obligatoire.” Cela tombe bien, lui s’est accroché pour obtenir le sien, malgré le dépôt de bilan de son école de conduite. Surtout, cette ville de la banlieue lyonnaise est proche de la sienne et l’idée de “changer de vie” l’intéresse.
Un peu timide…
Il mise tout sur son nouvel objectif, réussit les tests de français et mathématiques réclamés par le Gréta de Lyon Croix-Rousse, et se voit convoqué à un entretien par la société Cottel Réseaux. “Ils m’ont présenté le poste, j’ai dit ce que j’en avais compris et évoqué mon parcours. J’étais un peu timide, j’avais le stress de ne pas être choisi.” Sans nouvelles, il rappelle l’agence Manpower qui lui annonce qu’effectivement, “sa candidature ne fait pas l’unanimité car il est trop introverti et discret”.
Pour autant, la consultante Manpower lui communique les coordonnées du chargé de recrutement. Yann Pedimina rappelle, sait mieux exposer sa motivation et rassure quant à sa volonté d’aller au bout de la formation. De son côté, l’agence d’intérim estime toujours qu’il s’agit du “bon candidat” et plaide son dossier.
Porte-parole des alternants
La confiance est rétablie, le client retient sa candidature. Investi dans sa formation comme dans son nouvel emploi, il devient le porte-parole des alternants et se voit rapidement confier des responsabilités par son entreprise. Avec un poste de chef d’équipe à la clé, à l’issue de la formation, Yann Pedimina s’accroche et avertit : “Même si je ne suis pas sûr d’être désigné, je fais tout pour pouvoir évoluer !”
Et demain ? Conscient d’exercer un métier physique qui requiert le port de charges lourdes – une antenne peut peser jusqu’à 90 kg –, souvent sur les routes pour rejoindre les chantiers et ne comptant pas ses heures, il sait qu’il y aura un jour un après. “Pourquoi ne pas devenir formateur ? Ce métier manque de bons techniciens et j’aime transmettre”, sourit-il.
Article publié dans Inffo Formation 996