Le secteur de la santé emploie 2 millions de personnes. Environ 1.4 million de professionnels exercent une activité de soins. Infirmiers, aides-soignants et médecins sont les trois premiers métiers représentés. Globalement, ces professionnels sont très peu touchés par le chômage.
Très majoritairement, les professionnels de la santé travaillent dans la fonction publique : collectivités territoriales et fonction publique hospitalière.
Les professions médicales (médecins, dentistes …), les métiers d’infirmier et autres professions paramédicales (masseurs, kinésithérapeutes, manipulateurs en électroradiologie médicale, techniciens de laboratoire en biologie médicale, psychologues) s’exercent en libéral, en clinique privée ou à l’hôpital, dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) et les Centres Hospitaliers Régionaux (CHR).
Les aides-soignants et assimilés travaillent, en majorité, dans des établissements de santé. Cependant, un tiers d’entre eux sont employés dans le secteur de l’action sociale, par exemple en maison de retraite, ou en crèche pour les auxiliaires de puériculture ou encore dans des services de soins infirmiers à domicile.
Certains professionnels comme les pharmaciens ou les opticiens travaillent principalement dans le commerce de détail.
A l’exception de l’ostéopathie et de l’optique-lunetterie qui connaissent des difficultés en termes d’emploi, plusieurs métiers du secteur de la santé sont aujourd’hui recherchés.
Médecins, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants, orthoptistes, sages-femmes et infirmières puéricultrices, masseurs-kinésithérapeutes. Pour chacun de ces métiers, nous vous conseillons de rechercher sur le portail www.orientation-pour-tous afin de découvrir les différentes déclinaisons de ces métiers en fonction des milieux d’exercice ou de spécialisation.
Médecins
L’accès aux études de médecine est limité par le numerus clausus : nombre restreint de personnes qui auront accès à la deuxième année de médecine. Peu importe le nombre d’étudiants inscrits car le nombre de places est fixe : 7 497 places en 2016.
La part des médecins généralistes est en baisse depuis 2007. Cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2020. Paris est le département le plus touché.
Le modèle du médecin généraliste libéral qui exerce seul, libre de son lieu d’installation, de ses horaires et de ses prescriptions, sera probablement moins répandu.
Leurs revenus, très attractifs, présentent de fortes disparités. Les anesthésistes et les radiologues ont des revenus deux fois plus élevés que ceux des dermatologues, des pédiatres ou des psychiatres, spécialités moins bien rémunérées.
Avec le développement des soins à domicile prévu par la future loi santé, le transfert de soins doit en effet s’accompagner de la création de centres de santé, qui rémunéreront leurs médecins. Ils détiendront un rôle de managers, avec des infirmiers qui effectueront une grande partie des actes.
Pharmaciens
L’officine demeure le principal débouché : 60 000 des 75 000 pharmaciens actuels y exercent, pour moitié en libéral et pour moitié comme salariés.
L’officine va devenir un espace de santé centré sur l’accompagnement des malades. Dans la même logique, la loi santé devrait autoriser les pharmaciens à pratiquer des vaccinations, dans le cadre d’une expérimentation.
Avec le séquençage du génome, les pharmaciens joueront un rôle dans la personnalisation des traitements.
Parallèlement à un essor des pharmaciens hospitaliers (+4 % par an), une autre tendance figure dans le recrutement de plus en plus prononcé dans l’industrie.
Dès trois années d’études, il est possible de devenir préparateur en pharmacie.
Infirmiers
Il est moins facile qu’avant de débuter comme infirmier, accessible en trois ans après le bac, a perdu de sa capacité à préserver du chômage.
Aujourd’hui, la recherche d’emploi peut durer de quelques mois à un an, si l’on vise les services d’urgence ou de réanimation ou si l’on refuse le travail de nuit, les maisons de retraite ou un statut précaire.
En revanche, il manque des infirmiers essentiellement dans les secteurs de la gériatrie, des soins de suite et de réadaptation, de cardiologie, de soin en handicap et de psychiatrie.
Les perspectives d’emploi pour les infirmiers sont très favorables, selon le rapport de France Stratégie Les métiers en 2022, qui chiffre à 219 000 le nombre de postes à pourvoir sur la décennie 2012-2022, dont 92 000 créations nettes d’emploi.
La profession permet d’évoluer et de se spécialiser : puériculture, anesthésie… elle voit ses compétences et responsabilités accrues par la future loi santé. L’article 30 consacre ainsi le statut d’infirmier en pratiques avancées, également appelé infirmier clinicien. A l’issue d’études jusqu’au master (bac+5 contre bac + 3 habituellement), il pourra effectuer consultations, diagnostics ainsi que de nombreuses prescriptions.
Côté revenus, en province, les débutants ont un salaire de 1 580 euros net par mois, avec deux week-ends travaillés. Deux années d’exercice sont nécessaires avant de pouvoir s’installer en libéral, où l’on est mieux payé à condition de travailler plus : le revenu annuel moyen atteint même quelque 4 300 euros mensuels, selon la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS). Pour l’instant, moins d’un cinquième des 500 000 infirmiers exerce en libéral, mais leur nombre pourrait augmenter à la faveur du développement des soins à domicile en cours.
Aides-soignants
Placé sous la responsabilité de l’infirmier, l’aide-soignant s’occupe de l’hygiène et veille au confort physique et moral des malades.
Au quotidien, il aide les patients à effectuer leur toilette et à s’habiller. Il accompagne également dans leurs déplacements les personnes privées d’autonomie. Il les aide à s’asseoir, à se nourrir, à sortir de leur lit. Son travail s’étend à certaines tâches d’entretien comme le changement de la literie et du linge, le nettoyage et le rangement des chambres et des espaces de vie. Si l’aide-soignant n’est pas habilité à délivrer des médicaments ou à effectuer des soins médicaux, il participe à d’autres soins comme le changement de certains pansements et peut mesurer les paramètres vitaux (pression artérielle, température, rythme respiratoire, mensurations...) en utilisant des outils spécifiques.
Les besoins s’annoncent particulièrement importants, avec 233 000 postes à pourvoir entre 2012 et 2022, sur fond d’une hausse des qualifications : les titulaires du diplôme d’Etat d’aide-soignant et du bac sont désormais majoritaires parmi les débutants.
Orthoptiste
Chargé de la rééducation ou de la réadaptation de la vue, le métier d’orthoptiste se développe.
Un tiers de la profession exerce comme salarié en cabinet d’ophtalmologie. Ils sont rémunérés environ 1 400 euros mensuels net. Les deux tiers sont installés en libéral, où les revenus peuvent atteindre 3 500 euros à condition de travailler 50 à 55 heures chaque semaine.
Ces professionnels bénéficient depuis cette année d’un numerus clausus original : il fixe en effet un seuil minimal d’étudiants à former plutôt qu’un nombre maximal. 396 places sont ainsi ouvertes au concours en 2016, qui devraient ensuite passer à 500, pour une formation de trois ans après le bac au sein des centres hospitaliers universitaires.
Sages-femmes et infirmiers puériculteurs
Le développement de l’ambulatoire, avec des hospitalisations réduites dans les services de maternité, va se traduire par une hausse du suivi à domicile.
Le métier de sage-femme recrute. La profession absorbe sans difficulté les sages-femmes formées à l’étranger.
Dans le même temps, les maïeuticiens montent en compétences. En gynécologie, ils sont habilités sur tout le suivi des femmes en bonne santé, y compris pour la contraception.
Vu les manques permanents de puériculteurs et d’auxiliaires de puériculture, le métier d’infirmier puériculteur permet de travailler avec les bébés et au côté des sages-femmes dans les maternités. Il requiert une formation d’un an, sur concours, à l’issue de l’école d’infirmiers-ères.
Masseurs-kinésithérapeutes
La loi santé a actualisé la définition de la profession de masseur-kinésithérapeute qui datait de 1945. Le champ des compétences s’élargit, notamment avec le développement des maladies neurologiques.
Les revenus ont tendance à stagner : 1 300 euros net mensuels pour débuter comme salarié à l’hôpital, 3 500 euros pour les libéraux. L’heure est donc à l’association, au sein de cabinets, de trois à cinq kinés, afin de mutualiser les matériels et les coûts.
Pour se former, il peut être choisi de s’inscrire dans une des 14 écoles. Pour y accéder, il est nécessaire de préparer un concours d’entrée.
L’autre voie possible est un cursus universitaire à l’issue de la PACES qui est la première année commune aux études de santé. Le cursus est alors intégré au système licence-master-doctorat (LMD), avec désormais une quatrième année d’études après une licence.
Des métiers émergents dans le secteur de la santé selon l’APEC
Selon l’Agence pour l’emploi des cadres (APEC), le secteur de la santé-action sociale est classé parmi les cinq plus grands recruteurs de cadres. 17 % des cadres recrutés sont des débutants et 28 % ont entre un et cinq ans d’expérience. Souvent, leur recrutement se fait par la mobilité interne des infirmiers.
L’APEC a identifié deux métiers émergents dont vous trouverez une fiche métier associée :
- Responsable d’un service de soins à domicile
- Médecin coordonnateur qui est conseiller technique du directeur, animateur des soignants et prescripteur de prise en charge au sein d’une maison de retraite.
Le secteur de la santé dans les années à venir
Soigner autrement est un impératif de santé publique dans un contexte de vieillissement de la population, d’augmentation des maladies chroniques, d’hyperspécialisation de la médecine, de désertification médicale et d’exigence accrue des patients. C’est également un impératif économique qui touche particulièrement la France dont les dépenses de santé croissent aujourd’hui plus fortement que le PIB.
Les évolutions démographiques (plan Alzheimer, prise en charge de la dépendance…) contribuent à maintenir et renforcer les interventions auprès des personnes fragiles par l’accompagnement de la dépendance et l’évolution de l’organisation des soins en faveur de la médecine ambulatoire et des services de soins à domicile : essentiellement des soins d’hygiène, de transfert ou d’aide à l’alimentation et à l’hydratation.
La prise en charge des patients se déroulera dans une approche plus globale et personnalisée et intégrera la mise en place de parcours coordonnés de soins alternant séjours à l’hôpital, retours, hospitalisation à domicile ou en établissement, suivi des maladies chroniques.
Des collaborations plus fortes entre professionnels vont se renforcer et un travail en réseau reliant secteur hospitalier, médecine de ville, établissements sociaux ou médico-sociaux et services de soins à domicile va se développer. La dimension relationnelle de ces métiers prendra davantage d’ampleur mettant l’accent sur la polyvalence et les capacités à transmettre les informations et à y accéder dans des systèmes informatisés.
Selon le Synerpa – le Syndicat national des établissements et résidences Privés pour personnes âgées - 400 000 emplois soignants (infirmier, aide-soignant, psychologue…) seront à pourvoir d’ici à dix ans. Les Ehpad proposent des postes mais les salaires, les possibilités de formation et d’évolution sont moindres que dans le secteur hospitalier.
De plus, le système de santé français qui s’est bâti autour de l’hôpital fait face, comme beaucoup d’autres secteurs économiques, à une transformation de son activité impulsée par le numérique. Au-delà de l’informatisation des établissements de santé ou des dossiers patients, les technologies numériques permettent aujourd’hui le développement de nouveaux services dans l’ensemble des domaines de la chaîne de valeur : bien-être, information, prévention, soins ou accompagnement du patient.
Clin d’œil sur deux Régions : Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et Centre-Val de Loire
Les Régions Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et Centre-Val de Loire ont fait de la santé un des points forts de leur politique publique. Plus concrètement, elles cherchent à favoriser la montée en compétences des professionnels de la santé.
L’ancienne Région Midi-Pyrénées a mis en place un observatoire des métiers de la santé et du social sur son territoire. L’objectif est de donner une information sur le secteur : fiches métiers, fiches diplômes, statistiques sur l’emploi, la formation et le marché du travail, projection d’emplois, études et travaux...
Région attractive, la question se pose de l’adéquation entre l’offre du territoire et les demandes en qualifications exprimées. D’où le lancement d’une série d’états des lieux départementaux afin d’identifier les métiers en tension.
En savoir plus sur le site du Carif
Avec 130 000 salariés, le secteur sanitaire et social est l’un des plus gros employeurs de la région Centre-Val de Loire aux côtés de l’industrie et du commerce. La Région a mis en œuvre sa politique en faveur des formations dans le domaine de la santé de la manière suivante : développement des formations, fonctionnement et maintenance des 48 établissements de formation et attribution de bourses d’études aux étudiants.
Retrouvez, par ordre alphabétique, la fiche métier qui vous intéresse : la profession, les débouchés et les salaires, la préparation et le calendrier des concours, lieux de formation.
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Synthèse réalisée par Centre Inffo, Mai 2016
Sources
- Guide 2016 - Ces secteurs qui recrutent, CIDJ, février 2016
- Six métiers de la santé qui protègeront du chômage, Claire Ané – Le Monde du 6 octobre 2015