1 - Points de repère
Le secteur de la mode, du textile et du cuir emploie au total (hors activité « couture ») plus de 161 000 salariés dans près de 6000 entreprises. Il se décompose en sept activités :
- cuirs et peaux ;
- entretien textile ;
- habillement ;
- chaussure ;
- couture ;
- textile ;
- maroquinerie.
2 - Les activités et les métiers du secteur
Cuirs et peaux
L’industrie des cuirs et peaux compte en France 138 entreprises, dont 90 % d’entreprises de moins de 50 salariés (PME) qui emploient environ 2 200 salariés.
Cette activité, qui inclut la tannerie et la mégisserie consiste à :
- transformer la peau d’animaux (cuirs bruts) en peaux finies à destination de la maroquinerie, de la chaussure, de l’habillement, de l’ameublement… ;
- traiter la peau de nombreux animaux pour en faire du cuir comme celle des bovins, ovins, caprins, porcins ou équidés ou encore des reptiles ou certains oiseaux comme l’autruche (cuirs exotiques)…
La France est le premier producteur mondial de cuir de veaux et de peaux exotiques : crocodiles, alligators, lézards, serpents et autruches. 76% des peaux brutes françaises sont exportées et la France est le troisième exportateur mondial de peaux brutes derrière les États-Unis et l’Australie.
Les cuirs sont destinés à :
- plus de 70 % à l’industrie du luxe et du haut de gamme (maroquinerie, chaussure, ganterie, habillement…) ;
- l’automobile, la décoration….
Exemple de métier | Lieu d’exercice |
---|---|
Acheteur | Bureau |
Responsable coloriste | Atelier de production |
Responsable environnement | Atelier de production |
Conducteur d’équipements industriels | Atelier de production |
Contrôleur qualité | Atelier de production |
Entretien textile
L’industrie de l’entretien textile compte en France 943 entreprises, dont 95 % d’entreprises de moins de 50 salariés (PME) qui emploient environ 24 000 salariés travaillant à la location et à l’entretien des articles textiles.
Quatre types d’entreprises interviennent sur cette activité :
- les entreprises de location-entretien d’articles textiles qui fournissent périodiquement à leurs clients, à travers leurs contrats de location du linge (hôtellerie, maisons de retraite, santé, cuisine et restauration …), des vêtements de travail, des équipements sanitaires et d’hygiène ;
- les entreprises industrielles de services textiles qui proposent des services spécialisés requérant un niveau élevé d’hygiène et de propreté à de nombreux secteurs de l’industrie, du commerce, de la santé et de l’hôtellerie ;
- les blanchisseries de gros, qui se chargent du nettoyage du linge des collectivités (santé, maisons de retraite, communes…), de l’hôtellerie et de la restauration, du commerce ou de l’industrie ;
- les entreprises de nettoyage et de blanchisserie de détail comprenant les pressings et les laveries automatiques, dont la clientèle se compose de particuliers.
Exemple de métier | Lieu d’exercice |
---|---|
Agent de maintenance | Atelier de production |
Agent de production | Atelier de production |
Responsable d’équipe de production | Atelier de production |
Responsable qualité | Atelier de production |
Conducteur livreur | Atelier de production |
Habillement
L’industrie de l’habillement compte en France 1855 entreprises, dont 90 % d’entreprises de moins de 50 salariés (PME) qui emploient environ 43 000 salariés, travaillant à la transformation des matières premières (tissus, peaux…) en vêtements.
De la création artisanale à l’industrie, les techniques de fabrication ont beaucoup évolué : des machines automatiques à la conception-fabrication assistée par ordinateur (CAO) et aux outils industriels sophistiqués (gravure ou coupe au laser)…
Dans cette activité, le marché du vêtement professionnel est le marché affichant l’évolution la plus positive : les ventes en France progressent de 4% à 6% par an en volume.
La réduction de la production sur le territoire français a surtout touché la production de produits bas et moyenne gamme. La production haut de gamme, la création, le développement (prototypage) sont des activités qui demeurent en France.
Le secteur a connu également un grand changement dans le profil de ses salariés : la demande de qualification est à la hausse et les entreprises ont de plus en plus besoin de personnel qualifié et polyvalent.
Exemple de métier | Lieu d’exercice |
---|---|
Modéliste | Bureau |
Directeur de collection | Bureau |
Responsable boutique | Bureau |
Mécanicienne modèle | Atelier de production |
Mécanicienne en confection | Atelier de production |
Régleur de machine | Atelier de production |
Chaussure
L’industrie de la chaussure compte en France une centaine d’entreprises, à 80 % des entreprises de moins de 50 salariés (PME), qui emploient environ 6 000 salariés qui travaillent à la fabrication des chaussures.
En France, sur 100 paires de chaussures fabriquées, 55% sont destinées à la ville et la détente, 29% à un usage intérieur, 13% au travail et sécurité, 2% au sport.
Exemple de métier | Lieu d’exercice |
---|---|
Styliste-modéliste | Bureau (service création conception) |
Patronnier-gradueur | Atelier de production |
Monteur chaussure | Atelier de production |
Piqueur apprêteur | Atelier de production |
Coupeur | Atelier de production |
Couture
Le secteur de la couture recouvre les salariés et les entreprises des maisons de haute couture et des créateurs de mode. Le terme « haute couture » est une appellation juridiquement protégée par un décret de 1945.
Chaque année, une commission composée de professionnels du secteur établit une liste des maisons autorisées à utiliser cette dénomination : 14 maisons ont été agréées pour les collections 2013. On note que les marques réalisent aujourd’hui la plus grande part de leur chiffre d’affaires avec leurs collections de prêt-à-porter et leurs produits dérivés (parfums, accessoires…).
Exemple de métier | Lieu d’exercice |
---|---|
Directeur de collection | Bureau |
Styliste couture | Bureau |
Vendeur couture | Bureau |
Couturier tailleur | Atelier de production |
Toiliste modéliste | Atelier de production |
Textile
L’industrie du textile compte en France 2 327 entreprises, dont 90 % d’entreprises de moins de 50 salariés (PME), qui emploient environ 67 600 salariés travaillant à la conception, la fabrication et la commercialisation de textile.
On distingue les textiles traditionnels (matières naturelles ou issues de l’agriculture, comme la laine ou la soie…) des textiles techniques (chimiques, physico-chimiques et ayant une application technique, comme le nylon ou le polyester).
L’industrie textile recouvre toutes les activités de production de fils et tissus, filature, tissage, tricotage, impression, teinture, dentelles, ennoblissement, tissus techniques et innovants, matériaux hautes performances, non-tissés…
Le sous-secteur des textiles techniques représente en France 355 entreprises, 26 016 emplois, près de 30% du CA total réalisés à l’export et une croissance de 4% par an. La France est le deuxième producteur européen de textiles techniques après l’Allemagne.
En 2005, trois pôles de compétitivité autour des textiles innovants ont été créés :
- Techtera en Rhône-Alpes ;
- Up-Tex en Nord-Pas-de-Calais ;
- Pole fibre en Alsace et en Lorraine.
Exemple de métier | Lieu d’exercice |
---|---|
Chef de produit | Bureau |
Responsable bureau d’études | Bureau |
Coloriste | Atelier de production |
Responsable logistique | Atelier de production |
Conducteur d’équipements industriels | Atelier de production |
Régleur de machine | Atelier de production |
Maroquinerie
L’industrie de la maroquinerie compte en France 428 entreprises, dont 90 % d’entreprises de moins de 50 salariés (PME), qui emploient plus de 18 000 salariés travaillant à la transformation des matières premières (tissus, cuirs…) en : sacs, portefeuilles, porte-carte, articles de voyage et de sport (mallette, valise…), articles de sellerie harnachement, de chasse et pêche, ceintures et bracelets-montres, laisses pour chien...
La profession est scindée en trois groupes distincts :
- les très grandes entreprises, souvent de grandes marques de luxe et de haut de gamme à réputation mondiale et fortement exportatrices ;
- les petites entreprises, dont la taille moyenne diminue, qui font un gros effort de rationalisation des coûts mais ont de plus en plus de mal à trouver des fournisseurs qui acceptent de prendre des commandes de petites quantités ;
- les sous-traitants des marques de luxe et des grandes marques qui doivent de manière récurrente baisser leur prix de revient pour satisfaire leurs donneurs d’ordres.
Exemple de métier | Lieu d’exercice |
---|---|
Styliste maroquinerie | Bureau |
Directeur de collection | Bureau |
Vendeur en magasin | Bureau |
Coupeur | Atelier de production |
Préparateur de commandes | Atelier de production |
Opérateur de fabrication | Atelier de production |
3 - Les tendances d’évolution de l’emploi
Selon une étude prospective publiée en juillet 2013 par l’Observatoire des métiers de la mode, des textiles et du cuir, menée via un questionnaire en ligne, auprès de 412 entreprises représentant 19 005 salariés, 54% des répondants envisagent une stabilité de leur effectif dans l’année à venir. 27% prévoient une augmentation et 19% une diminution de leur effectif.
Les activités qui envisagent une augmentation de leur effectif, tout en ne prévoyant pas ou peu de diminution d’effectif, sont très clairement (voir schéma ci-après) :
- la maroquinerie, 56% ;
- la couture, 40% ;
- entretien textile, 28%.
Comment les entreprises envisagent-elles l’évolution de leur effectif
dans l’année à venir ?
Les métiers du secteur sont classés en six familles professionnelles :
- production ;
- logistique ;
- qualité ;
- création/conception, recherche & développement (R&D) ;
- commercial/marketing ;
- support.
Pour ces différentes familles, les entreprises ont été interrogées sur les recrutements et les résultats sont présentés dans le schéma ci-après.
Focus sur les branches textile et habillement
Les branches textile et habillement ont subi une forte mutation ces vingt dernières années. Elles ont connu une forte diminution de leurs effectifs et du nombre de leurs entreprises qui ont principalement touché les métiers de la production, ainsi que les entreprises travaillant sur des produits bas et moyenne gamme. Ainsi aujourd’hui, la production haut de gamme, la création, le développement de produits et leur commercialisation sont des activités qui restent en France.
En fait, ces industries se sont complètement reconfigurées ces dernières années : changement d’activités, changement de métiers, changement de profil des salariés et changement d’organisation, avec de très grands efforts de productivité qui ont eu des impacts très positifs.
La tendance actuelle de ces deux branches en termes de recrutement
Les textiles et l’habillement, pris dans leur ensemble, ne sont, bien sûr, pas des secteurs qui recrutent massivement. Ils restent en effet confrontés à la nécessité constante de réduire leurs coûts. Malgré une diminution des emplois de production, ils ont sur certains profils des difficultés de recrutement :
- manque de compétences dans certains bassins d’emploi ;
- recherche de personnel plus qualifié et plus polyvalent qu’autrefois ;
- recherche de nouveaux profils, notamment de cadres commerciaux et ingénieurs d’études R&D.
Pour les activités de création : en stylisme, les possibilités sont limitées et les jeunes entrant en formation pour devenir stylistes sont plus nombreux que les offres d’emploi. Il y a, par contre, des besoins en modélisme.
Pour les activités de production : il existe des besoins pour tout ce qui concerne la qualité, une activité qui s’est fortement développée ces dernières années, notamment parce que nombre de productions délocalisées sont en tout ou partie contrôlées qualitativement en France.
Pour les activités de commercialisation/communication : on constate une forte croissance des métiers commerciaux, notamment ceux liés à la distribution, conséquence du développement des réseaux intégrés de distribution des grandes sociétés. Par ailleurs, les métiers liés à l’image se développent et sont liés à l’image des produits et à l’image de la marque.
Pour les métiers « transverses » : les emplois liés à la logistique se développent.
4 - Recrutements prévus dans les mois à venir
L’étude Besoins de main d’œuvre de Pôle emploi collecte les projets de recrutement pour le secteur « Textile, habillement, cuir, chaussure ». Vous trouverez ci-après les prévisions de recrutement à court terme, ainsi que des exemples des territoires les plus demandeurs.
Grand secteur : Industrie,
Secteur : Textile, habillement, cuir, chaussure
Nombre total de projets de recrutement : 3 820.
Part de projets difficiles : 42 %.
Part de saisonniers : 17,6 %.
Statistique par bassin d’emploi | Projets de recrutement | Difficultés à recruter | Emplois saisonniers |
---|---|---|---|
PARIS MONTMARTRE | 197 | 16.6 % | 46.3 % |
BASSIN HOUILLER | 166 | 21.7 % | 100.0 % |
VERSANT NORD-EST ROUBAIS.TOURCOING. | 101 | 26.5 % | 2.9 % |
MORTEAU | 83 | 0.0 % | 0.0 % |
PARIS BASTILLE | 80 | 26.6 % | 0.0 % |
SUD MANCHE | 78 | 54.5 % | 0.0 % |
AUTUN | 77 | 0.0 % | 51.9 % |
PAYS BASQUE | 73 | 26.0 % | 13.2 % |
Source : http://bmo.pole-emploi.org
On peut noter une grande variété du taux d’emploi saisonnier prévu : de 0% à 100%, ainsi que la part des recrutements difficiles : de 0% à plus de 54%.
Synthèse réalisée par Centre Inffo, décembre 2013.
Sources
- Observatoire des métiers de la mode, des textiles et du cuir
- Kit pédagogique produit par l’Observatoire des métiers de la mode, des textiles et du cuir
Aller plus loin
- Site officiel de la filière cuir
- Institut de recherche sur l’entretien et le nettoyage
- Institut français de la mode
- Fédération française de la chaussure
- Fédération française de la couture du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode
- Union des industries textiles
- Fédération française de la maroquinerie